Songtexte: Jacques Bertin. Other. Au Docteur L..
Vehicule arrete, la nuit, sur le bord de la route.
"Avez vous besoin d'aide ... , Camarade."
Je vous ai vu quand je passais tres vite,
Rompu devant le matin hurlant qui venait,
Je vous ai vu et ne me suis pas arrete
J'ai vu trop d'hommes fatigues,
Fatigues, au bout du rouleau,
La gueule ouverte, use par la route
Impossible a tenir le coup quand le jour vient
Je vous ai vu dans les bars sur le matin
Quand t'as fume dans la nuit ton paquet de cigarette
L'alcool finit par te declancher la maree,
Le filtre n'envoie plus dans le circuit que les mots qui font vraiment mal.
Tu es injuste avec ta vie, mais apres tout, elle a,
Des oeilleres sur les yeux comme un cheval
qui se traine depuis toujours sans savoir ce qu'il traine vers le paddock final,
De toutes facons, ses jambes lui font deja mal...
Certains soirs, chez un amis, ivre de fatigue et de vide,
Pris tout d'un coup de l'allegresse des suicidaires
Tu te mets a gueuler au sujet d'etre utile et d'etre pur
Et de bruler sa vie dans sa pipe a defaut d'un autre tabac
Les copains font semblant de croire
Que ce sont la propos d'ivrogne,
Mais ils te considerent avec terreur
Ils voient comme toi la verite sur l'etat du malade
Et l'etrange couleur des draps...
L'epouse qu'on a choisi, qu'on n'aime plus, qu'on aime encore,
Sur laquelle les jeunes gens se retournent en ville sans qu'elle y croie
Elle ecoute et elle pousse tant qu'elle peut la porte sur ce froid
Parceque pour cette affaire la, elle a de l'avance sur toi
Elle ne sait plus si elle t'aime encore, peu importe
Il faut remettre la machine dans l'orniere ... et repartir
Oh femme, oh femme, ne te detourne pas s'il te plait de cet homme la
Rentrons docteur, rentrons, dans cette maison, qui ne sera jamais notre maison
Arrete la voiture, je ne sais pas ou, mais j'ai mal,
Respire de l'air qui vient du pays natal
Vehicule arrete, la nuit, sur le bord de la route.
"Avez vous besoin d'aide ... , Camarade."
J'ai vu trop d'hommes fatigues,
Si je vous dit je suis heureux, ah croyez moi, m'en voudrez vous, camarade
Si je ne m'arrete pas, je passe a toute vitesse, bien protege par mon jeune age,
Docteur, tenez la main de cette compagne incomparable
Que vous avez, remettez le contact, en roulant sagement, ca ira ....
Jacques Bertin
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